Castelnaudary. Grand orchestre pour grand spectacle

  • Andreï Korobeinikov, au piano, un grand moment.
    Andreï Korobeinikov, au piano, un grand moment.
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La Dépêche du Midi

«La musique est la langue des émotions », disait le philosophe allemand Emmanuel Kant. L'orchestre national de Montpellier, qui se produisait vendredi soir à la Halle aux grains à Castelnaudary, en a encore fait la démonstration flagrante. La salle était comble et l'émotion est passée au-delà de toute espérance. Que de frissons pour les mélomanes présents et même pour les autres. Et surtout pour les autres, serions-nous tentés d'écrire, car c'est bien là que réside l'immense talent de cet ensemble prestigieux de Montpellier. Du talent au niveau de recherche des œuvres présentées, et un immense talent lors de l'interprétation de ces œuvres. Un rocker pur et dur des années sixties, ou même un rappeur du neuf trois des années 2000, ne serait pas resté insensible à la musique qui résonnait vendredi à Castelnaudary. Deux heures de très grand spectacle. Quatre minutes (trop courtes) de « Ellins » au cours desquelles cuivres et percussions s'en donnèrent à cœur joie, avec une bonne surprise pour le public, le compositeur en personne, Benjamin Ellin, qui est venu les saluer à l'issue. Un premier feu d'artifice ensuite avec vingt-deux minutes de Sergueï Rachmaninov, et plus particulièrement la rhapsodie sur un thème de Paganini, une œuvre de 1934, écrite alors que le musicien était en exil (ses œuvres seront réhabilitées plus tard par l'URSS). Vingt-deux minutes d'intense émotion avec Andreï Korobeinikov, au piano, lui justement qui remporta en 2004 le prix du concours international Rachmaninov. Et pour finir, un deuxième feu d'artifice, avec trente-cinq minutes de la « Symphonie n° 8 en Sol majeur », d'Anton Dvorak. Ce compositeur tchèque, ancré dans la tradition allemande (Brahms, Wagner), mais également marqué par la musique populaire slave. Quatre mouvements dont le dernier, « Finale », Allegro ma non troppo, déborde d'optimisme et de vitalité. Une œuvre brillante, une interprétation formidable, un public conquis.

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