
C’est à l’occasion d’un inventaire, à l’automne, que la découverte a été faite : le grenier de la chapelle de l’Hôtel-Dieu de Lons-le-Saunier, dans le Jura, abritait un tableau de Jean-Auguste-Dominique Ingres, ont révélé mercredi 22 avril les quotidiens locaux Les Echos du Jura et Le Progrès.
Emmanuel Buselin, conservateur des monuments historiques et conseiller à la valorisation du patrimoine à la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Franche-Comté, avait été intrigué par l’immense toile roulée, de 4,30 mètres de large par 3,40 mètres de haut, recouverte de poussière. Le tableau représente une vierge à l’enfant, avec à ses pieds, un roi français brandissant sa couronne ; son sceptre porte la mention « don du roi » et est daté de 1826.
En 1820, le roi Charles X avait commandé à Ingres, à l’époque en exil en Italie, une toile pour célébrer la consécration de la France à la Vierge Marie par le roi Louis XIII. Ce tableau, exposé en 1824 au Salon des arts de Paris, a imposé le peintre comme chef de file de l’école classique, rappelle France 3 Franche-Comté.
Version verticale et version horizontale
Il s’agit ici d’une deuxième version du célèbre tableau, intitulé Le Vœu de Louis XIII. L’existence de cette version était connue, puisque mentionnée dans la comptabilité du roi, mais n’avait jamais été retrouvée. Répétant le tableau exposé dans la cathédrale de Montauban, Ingres en avait changé l’orientation, passant d’un format vertical à un format horizontal, et avait travaillé plus vite à son élaboration, avec une technique différente du premier.
Selon la presse locale, ce tableau avait été donné l’année de sa réalisation à la ville de Lons, où il ornait l’église Saint-Désiré. En 1936, les archives de la ville mentionnent de gros travaux de rafraîchissement du lieu de culte, qui ont certainement nécessité d’entreposer ses ornements ailleurs. La toile a ensuite été oubliée dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu. Son châssis originel a également été retrouvé dans une réserve de l’hôpital.
La restauration du tableau va être prise en charge par la DRAC et la ville, qui en est le dépositaire officiel. Lons-le-Saunier espère en faire la pièce-maîtresse du musée municipal, qui abrite notamment des tableaux de Courbet. Il a été transféré au centre de conservation et d’étude archéologique, où se trouvent les collections d’archéologie et de beaux-arts des musées de la ville. La découverte était jusqu’ici restée confidentielle pour protéger l’œuvre, qui n’a pu être déplacée immédiatement de l’Hôtel-Dieu.
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