C'est l'heure pour Les petites mains de la fabrique opéra

C'est l'heure pour Les petites mains de la fabrique opéra

Opéra Le Summum accueille ce jeudi soir la première d'« Aïda »
Les élèves du lycée Argouges ont fabriqué plus de 300 costumes pour les solistes, choristes et figurants.
Les élèves du lycée Argouges ont fabriqué plus de 300 costumes pour les solistes, choristes et figurants. -  Marine Allard / Pleins Titres / 20 Minutes
Manuel Pavard

Manuel Pavard

Mercredi après-midi, au lycée Argouges. Penchée sur sa machine à coudre, Nadia, 19 ans, en 1re Bac Pro métiers de la mode, « apporte les dernières retouches aux costumes de prêtre. » Ce jeudi soir, elle pourra contempler son œuvre au Summum lors de la première d'Aïda, de Verdi, présentée par La Fabrique Opéra. Un moment attendu avec impatience par les 450 élèves, membres de six établissements grenoblois (Argouges, Prévert, Louise Michel, IMT, Ecole Academy et Supcréa), qui ont travaillé à la réalisation des costumes, décors, maquillages et coiffures. Depuis six ans, « le but de La Fabrique Opéra est d'ouvrir les jeunes à l'opéra, par le biais de leurs compétences », explique Cédryc Tardy, responsable marketing de l'association.
Mission accomplie pour Nadia, qui participe pour la 3e fois au projet, après Don Giovanni en 2010 et Carmen en 2011.
« La 1re année, je n'étais pas trop emballée, avoue-t-elle. Je trouvais même l'opéra ennuyeux. J'ai commencé à apprécier en voyant les coulisses et les tenues sur scène. Ça prouve qu'on ne fait pas ça pour rien. Aujourd'hui, je suis à fond ! » Ces préjugés, Sabine Lantz, professeur de métiers de la mode à Argouges, doit y faire face tous les ans : « Au départ, les lycéennes sont réticentes, car elles ne connaissent pas ce milieu. Puis, les terminales, qui l'ont fait l'année d'avant, en parlent aux secondes et à la fin, elles se prennent au jeu. »
La trentaine d'élèves de CAP doit « habiller une centaine de choristes et figurants, qui ont tous entre deux et trois tenues. Ça représente deux jours d'ateliers par semaine depuis janvier, trois jours en mars. » Un travail pleinement « intégré à leur projet pédagogique, selon l'enseignante. Une classe a ainsi créé une micro-entreprise pendant trois semaines pour gérer les quantités, les demandes, les délais… »