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Migrants en Méditerranée : après « Mare Nostrum », qu’est-ce que l’opération « Triton » ?

Après une série de naufrages meurtriers, la faiblesse des moyens de l'opération européenne est de nouveau mise en avant.

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Publié le 20 avril 2015 à 13h06, modifié le 20 avril 2015 à 17h47

Temps de Lecture 2 min.

Au moins 400 migrants disparus le 12 avril, 40 noyés le 16 avril, la crainte de 700 morts dans un nouveau naufrage le 19 avril… Le printemps 2015 est tristement marqué par des drames à répétition, une « hécatombe jamais vue en Méditerranée » selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). L'Italie presse ses partenaires européens de renforcer l'opération « Triton », coordonnée par l'agence européenne pour la surveillance des frontières (Frontex), ne disposant que de faibles moyens. Ce sera l'objet de la réunion mensuelle des ministres des affaires étrangères des Vingt-Huit, lundi 20 avril.

Les différences entre les opérations

Ce qu'elle n'est pas : une mission de sauvetage comme « Mare Nostrum »

A tort, « Triton » a souvent été présentée comme la « suite » de l'opération  « Mare Nostrum ». Mise en place fin 2013 après un naufrage qui avait fait 356 morts au large de l'île italienne de Lampedusa en octobre de la même année , « Mare Nostrum » était une opération lancée par l'Italie pour sauver le plus grand nombre de migrants. La marine italienne pouvait alors intervenir jusqu'aux côtes libyennes.

9 millions d'euros En un an, la mission a permis de secourir plus de 150 000 personnes, soit plus de 400 par jour en moyenne, et d'arrêter 351 passeurs. Mais cette surveillance permanente et l'important déploiement de forces navales et aériennes avait un coût : environ 9 millions d'euros par mois.

Elle a aussi été très critiquée par les conservateurs italiens, qui y voyaient un « appel d'air » : selon eux, les passeurs hésitaient d'autant moins à mettre les migrants dans de petites embarcations fragiles puisqu'ils savaient que la marine italienne allait les secourir ensuite. L'opération « Mare Nostrum » a pris fin à la mi-octobre 2014.

Les franchissements illégaux aux frontières de l'Europe en 2014.

Ce qu'elle est : une mission de contrôle des frontières

L'opération « Triton » a été lancée le 1er novembre 2014, alors que l'opération « Mare Nostrum » prenait fin. Coordonnée par Frontex, son objectif est de surveiller les frontières et non de sauver des migrants. Son rayon d'action est limité aux eaux territoriales européennes, quand les navires italiens de « Mare Nostrum » pouvaient aller jusqu'aux côtes libyennes.

3 millions d'euros « Triton » ne bénéficie que de moyens limités : environ 3 millions d'euros par mois et la mise à disposition, par les Etats membres de l'Union européenne, de quelques navires, de quatre avions, d'un hélicoptère et de 65 officiers. Des moyens à la mesure du modeste budget de l'agence Frontex (114 millions d'euros pour l'année 2015, soit environ 9,5 millions d'euros par mois, l'équivalent du budget mensuel alloué à la seule opération « Mare Nostrum »).

L'Italie et la Commission européenne assurent toutefois que les missions d'assistance sont poursuivies conformément au droit de la mer, mais dans une ampleur moindre que dans le cadre de « Mare Nostrum ».

 


MOAS, opération de sauvetage privée

Une autre opération de sauvetage se déroulera de mai à octobre. L'ONG maltaise MOAS (« The Migrant Offshore Aid Station », que l'on pourrait traduire par « base embarquée d'aide aux migrants »), financée par un riche couple américano-italien, a permis de sauver quelque 3 000 immigrés en Méditerranée à l'été 2014 grâce à un navire de 40 mètres embarquant deux drones et des secouristes. L'ONG a lancé un appel à des financements fin 2014 et relancera l'opération en partenariat avec Médecins sans frontières.

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