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Egypte

Egypte: l'opposition désigne Mohamed al-Baradei pour négocier une transition avec le pouvoir

Dimanche après-midi 30 janvier 2011, les partis politiques qui composent la coalition nationale pour le changement, y compris les Frères musulmans, ont chargé Mohamed al-Baradei de négocier une transition avec le pouvoir. Un peu plus tôt dans la journée, l’ancien patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dans une interview à CNN, déclarait : « Moubarak doit partir aujourd'hui ». Dans la soirée, Mohamed al-Baradei a rejoint la foule place Tahrir, deux heures après la rentrée en vigueur du couvre-feu qui commence à 16 heures (heure locale).

1月30日,埃及开罗塔伊尔广场上,2005年的诺贝尔和平奖得主,埃及反对党领袖巴拉迪向抗议群众发表讲话。巴拉迪在国际上享有很高的声誉,但是因为他常年居住国外,埃及人对他并不十分了解,他希望可以为“后穆巴拉克时代”的埃及尽自己的力量。
1月30日,埃及开罗塔伊尔广场上,2005年的诺贝尔和平奖得主,埃及反对党领袖巴拉迪向抗议群众发表讲话。巴拉迪在国际上享有很高的声誉,但是因为他常年居住国外,埃及人对他并不十分了解,他希望可以为“后穆巴拉克时代”的埃及尽自己的力量。 路透社
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« L’Egypte est au début d'une ère nouvelle », a déclaré al-Baradei à la foule entassée sur la place Tahrir au Caire.

Au début de la soirée, Mohamed al-Baradei est arrivé parmi les manifestants. Il a pris un hygiaphone et s’est adressé à la foule. Il appelle le président Hosni Moubarak à démissionner. Il propose une transition vers la démocratie. « La situation, a-t-il dit, est à un point de non retour ».

Les partis d’opposition, y compris les Frères musulmans, ont rejeté les deux nominations de samedi par le président Moubarak, celle d'un vice-président et d'un autre proche comme Premier ministre. Avec d'autres mouvements politiques, ils ont choisi de négocier avec le pouvoir et pour ce faire ils ont missionné Mohamed al-Baradei.

De son côté, le principal parti de l'opposition laïque, le Wafd, vient de former une plateforme de revendication avec les mouvements de protestation. C'est ce qu'a indiqué la présidente de la commission des Affaires étrangères du Wafd, Mona Makram-Ebeid.

Tous les partis d'opposition et les mouvements populaires se sont réunis pour faire un front d'unité nationale.

01:07

Mona Makram-Ebeid

La rue ne relâche pas la pression sur Hosni Moubarak

Plus de deux heures après l'entrée en vigueur du couvre-feu au Caire, à Alexandrie et à Suez de 16H00 à 08H00, heure locale, (14H00 à 06H00 TU)- des milliers de personnes étaient toujours rassemblées dimanche soir 30 janvier 2011 sur la place Tahrir, la place de la Libération, scandant « le peuple veut la chute du régime ».

La place, cernée par les chars, dans le centre de la capitale vit depuis mardi dernier au rythme d'une contestation jamais vue en 30 ans de pouvoir du président Moubarak. Sur le sol, les manifestants ont peint en immenses caractères arabes : « Va-t-en espèce de lâche, agent des Américains ». En milieu d'après-midi des avions de chasse ont survolé la capitale à très basse altitude à plusieurs reprises.


La chaîne de télévision al-Jazeerainterdite

Parmi les dernières mesures répressives adoptées par le gouvernement égyptien, il y a l'interdiction de la chaîne de télévision d'information continue en langue arabe al-Jazeeradont la couverture des événements est ressentie comme une menace par les autorités.

Les activités d'al-Jazeera sur le territoire égyptien sont interdites, ses autorisations sont annulées, les cartes de presse et accréditations de ses journalistes et employés sont retirées. Des mesures sont en cours pour empêcher tous moyens de transmission de la chaîne vers l'extérieur du pays.

Après la coupure de l'internet, vendredi 28 janvier 2011, c'est manifestement un nouveau signe de la panique du pouvoir face à l'ampleur de la crise et à la couverture des événements en cours par la chaîne qatarie. En s'en prenant à al-Jazeera, c'est non seulement une source d'information (véritable contre-pouvoir) que les autorités tentent de museler, mais également un symbole auquel elles s'attaquent, celui d'une chaîne pionnière, la première à diffuser en langue arabe une information débarrassée de toute contrainte gouvernementale.

Reste que l'efficacité de la censure n'est pas garantie. Si la répression peut s'exercer sur les individus (les journalistes, les techniciens et les collaborateurs de la chaîne), l'Egypte n'a pas forcément les moyens de détruire tous les satellites de télécommunication qui arrosent son territoire à plusieurs centaines de kilomètres d'altitude. Et, malgré l'interruption de la diffusion d'al-Jazeerasur le satellite égyptien Nilesat, à moins de faire la chasse à tous les téléspectateurs du pays, les Egyptiens trouveront certainement les moyens d'orienter leurs paraboles vers d'autres horizons.


 L'Union africaine s'inquiète

Le 16e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba en Ethiopie s'ouvre dans des circonstances jugées « extraordinaires » en référence aux nombreuses crises en cours sur le continent notamment en Afrique du Nord.

Avec notre envoyé spécial à Addis-Abeba, Jean-Karim Fall

A l’exception de la Mauritanie, tous les chefs d’Etat du nord de l’Afrique ont préféré rester chez eux. A l’intérieur du centre de conférence des Nations unies d’Addis-Abeba, des dizaines de personnes, délégués et des gardes du corps, étaient agglutinées devant les écrans de télévision qui retransmettent en direct les manifestations du Caire.

Dans la salle, une trentaine de chefs d’Etat ont écouté plusieurs orateurs sur le vent de révolte qui souffle sur le nord du continent.

Le président de la Commission de l’Union africaine, le Gabonais Jean Ping, a affirmé que son organisation suivait avec une grande attention l’évolution de la situation en Egypte.

Le secrétaire général des Nations unies a lancé un appel à la retenue et au respect des droits humains en soulignant qu’il fallait écouter la voix des peuples.

Nicolas Sarkozy, l’invité d’honneur de ce 16e sommet, s’est fait l’avocat de la bonne gouvernance de la démocratie et du respect des droits de l’homme « des aspirations de tous les peuples comme nous le rappellent les évènements de Tunisie et d’Egypte », a souligné le président français. « Dans le monde d’aujourd’hui, on ne peut plus gouverner comme hier », a averti Nicolas Sarkozy.


Washington veut une « transition en bon ordre »

Devant les violences qui ont fait au moins 125 morts et des milliers de blessés depuis mardi, les Etats-Unis se préparent à évacuer leurs ressortissants d'Egypte. Mais sur le plan politique, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a lançé des appels à une transition en bon ordre, vers plus de démocratie et « il y a beaucoup à faire encore », a-t-elle lançé.

Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes

« Les changements dans le gouvernement annoncés ce week-end par Hosni Moubarak sont insuffisants », Hillary Clinton l'a répété, ce dimanche matin 30 janvier 2011, sur les chaînes de télévision américaines où elle était omniprésente. Au-delà des réformes, la secrétaire d'Etat appelle désormais à une « transition en bon ordre » en Egypte. « Nous demandons au président Moubarak, qui est toujours au pouvoir de faire ce qui est nécessaire pour faciliter ce genre de transition », a déclaré Hillary Clinton sur ABC.

Un discours qui va au-delà des simples appels à la retenue des forces de l'ordre lancés, jusqu'à présent, par Washington. Un ton plus ferme même si les Etats-Unis ne font « pas campagne pour quelle que issue politique que ce soit », précise la chef de la diplomatie américaine. Hillary Clinton ajoute que « le destin de l'Egypte doit demeurer entre les mains du peuple égyptien ».

Les Etats-Unis n'ont visiblement pas une très grande marge de manœuvre, coincés entre leur soutien à un allié de 30 ans et leur volonté de ne pas tourner le dos aux exigences légitimes des manifestants. Samedi, Washington envisageait de revoir son aide militaire à l'Egypte. Ce dimanche, Hillary Clinton affirme que les 1 milliard 300 millions de dollars ne seraient pas gelés.

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