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Encore un inédit de Mozart !

La fondation Mozarteum qui veille sur l'héritage du compositeur a annoncé la découverte d'une partition inconnue pour piano. Depuis 2006, il s'agit de la troisième trouvaille de ce type en Autriche. Mais ces inédits apportent-ils quelque chose de neuf?

La chasse aux chefs-d'oeuvre inconnus a le vent en poupe. Surtout pour la musique classique, qui depuis l'émergence du mouvement baroque a fait de ces résurrections de véritables événements. Toutes, pourtant, n'ont pas changé la face du monde musical.

En matière de vraies fausses redécouvertes majeures, Wolfgang Amadeus Mozart, l'enfant chéri de Salzbourg dont le nom est si bankable qu'il fait encore les choux gras des chocolatiers de la ville, est champion. Au printemps dernier, un manuscrit perdu du compositeur s'était vendu chez Christie's, à Londres, 115 000 €. Pas cher pour du Mozart? Peut-être. Sauf que le manuscrit en question ne comportait que sept mesures! Une ébauche de quelques secondes d'un Magnificat soit disant inédit, mais que l'on retrouve en réalité dans une autre œuvre ultérieure de Mozart: les Vêpres du dimanche. Il y a quatre ans, c'est une ébauche d'un Credo qui avait été retrouvée à Nantes. Une page certes authentifiée comme étant de la main de Mozart. Mais illisible. Donc sans le moindre intérêt musical ou musicologique.

Il s'agirait bien d'une œuvre de Mozart

Cette fois, c'est une œuvre courte mais complète, pour piano, qui a été retrouvée dans le Tyrol, suite aux recherches de Hildegard Herrmann-Schneider (musicologue à l'université d'Innsbruck). Le manuscrit ne serait pas l'œuvre de Wolfgang Mozart lui-même, mais d'un copiste. Toutefois, le travail mené depuis 2007 au Tyrol, dans le cadre de l'élaboration d'un Répertoire International des Sources Musicales, permettrait d'en authentifier formellement la source, estime la fondation Mozarteum. Il s'agirait bien d'une œuvre de Mozart, datant de la période 1780.

Cette datation va peut-être changer la donne. En 2009, deux partitions pour piano inconnues, retrouvées à la Bibliothèque de la fondation Mozarteum, avaient été jouées en concert. Déception: les œuvres étaient signées par un Mozart et 7 ou 8 ans et ne présentaient gère d'intérêt. Celle-ci, écrite à l'âge de 24 ans, sera-t-elle de meilleure facture? C'est probable. Il faudra attendre le 23 mars pour le savoir. La partition sera jouée ce jour-là par le pianiste Florian Birsak, sur le pianoforte ayant appartenu au compositeur, et dans sa maison natale de Salzbourg.

Quel que soit le verdict, une chose est certaine: les inédits n'ont pas fini de faire parler d'eux. En France, on compte au moins deux centres spécialisés dans l'exhumation de chefs-d'oeuvre inconnus: le Centre de Musique Baroque de Versailles (depuis 1987), et le Centre Romantique de Musique Française, créé il y a trois ans. Le premier est public. Le second privé: installé à Venise, il est financé à hauteur de 3,5 millions d'euros par Nicole Bru, l'héritière des laboratoires Upsa!

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Encore un inédit de Mozart !

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10 commentaires
  • Amélie Bonnet

    le

    Pour émettre des doutes sur Mozart, il faudrait d'abord être irréprochable...Passons sur la ponctuation hasardeuse de cet article ainsi que sur les majuscules surabondantes des titres. Mais le "Magnificat soit-disant authentique" est un couac de taille, d'abord parce qu'il s'agit de "soi" (pronom personnel: on se dit... on dit de soi...), ensuite parce que le Magnificat ne dit rien (l'expression ne peut être utilisée qu'à propos d'une personne qui se dit, se prétend quelque chose: "le soi-disant pilote d'avions"). Le journalisme est un travail de professionnels (de la langue), non?

  • Louis TILLET

    le

    Je ne comprends pas très bien ce doute presque sarcastique de Thierry Hillériteau, laissant entendre qu'il y aurait, derrière ce forcing à l'exhumation de pages mozartiennes (ou autres) inconnues, quelque finalité intéressée, citant même le nom du mécène soutenant le centre Romantique de Musique Française à Venise, et précisant pernicieusement la source cachée de sa fortune personnelle, ce dont personne n'a rien à faire: les laboratoires lambda. Décidemment, ces méchants riches, ils sont partout et font feu de tout bois! Heureusement qu'arrive le bon Mage Hollande qui va remettre tout ça en ordre! Non mais! Il manquerait plus qu'on prenne plaisir à entendre Mozart!...

  • cyril45

    le

    Et si l'on faisait découvrir tous ces chefs d'oeuvre de compositeurs français, qu'il faut aller entendre trop souvent à l'étranger. Il ya trop peu de Michel Plasson.

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