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En France, seulement trois tournées en quarante ans

Cette fois, c'est la der des ders. "Einstein on the Beach" ne devrait plus être remonté, du moins du vivant de ses créateurs américains.

Par Marie-Aude Roux

Publié le 15 mars 2012 à 14h07, modifié le 15 mars 2012 à 15h00

Temps de Lecture 2 min.

Cette fois, c'est la der des ders. Einstein on the Beach ne devrait plus être remonté, du moins du vivant de ses créateurs américains, le metteur en scène plasticien Robert Wilson (né le 4 octobre 1941 à Waco dans le Texas), le compositeur Philip Glass (né le 31 janvier 1937 à Baltimore), la chorégraphe Lucinda Childs (née à New York le 26 juin 1940), qui signa les solos de cet opéra inspiré par une photo du physicien Albert Einstein sur la plage.

Car Einstein on the Beach on Wall Street (tel qu'initialement intitulé) est d'abord l'histoire d'une rencontre new-yorkaise, en 1973, en pleine euphorie du Post Modern Movement. Celle d'un jeune musicien qui a étudié auprès de Darius Milhaud, de Nadia Boulanger et du sitariste indien Ravi Shankar et d'un plasticien éducateur spécialisé dont le rapport avec les autistes et la fréquentation des théâtres traditionnels d'Orient ont permis l'élaboration d'un univers qui abolit les frontières entre conscient et inconscient et pratique le langage de la poésie et de l'abstraction. Le choix d'Einstein s'imposera après réflexion comme un hommage à ceux "qui ont changé le monde dans lequel ils vivent par le pouvoir de leurs idées".

Créé le 25 juillet 1976 à Avignon sous l'égide de Michel Guy (avec une chorégraphie d'Andy Degroat, écarté depuis), repris à Paris dans la foulée par le Festival d'automne (à l'Opéra-Comique), Einstein est révisé une première fois en 1984 à la Brooklyn Academy of Music de New York, date à laquelle la danseuse Lucinda Childs prend le rôle de chorégraphe au générique. Puis plus rien avant 1992 à l'Université de Princeton : la tournée mondiale passera alors en France à la MC93 Bobigny. Unique tentative d'appropriation, celle du metteur en scène allemand Achim Freyer à Stuttgart en 1988 - dans une version encore plus abstraite.

Libre-échange

Orchestre en fosse, chanteurs sur scène, découpage en quatre actes et cinq intermèdes (les knee-plays), scènes composées d'airs, de duos et de choeurs, Einstein on the Beach respecte a priori les canons de l'opéra. Sa nouveauté est ailleurs, dans le libre-échange des artistes et surtout dans l'absence volontaire de narration, "compensée" par l'évocation de thèmes liés à Einstein - la locomotive utilisée pour expliquer la théorie de la relativité, le violon qu'aimait jouer l'inventeur de la bombe atomique, ou encore le vaisseau spatial où Bob Wilson dansait la "Danse des flashs".

La technologie du XXIe siècle devrait profiter à Einstein. Bob Wilson, qui a repris ses dessins originaux de 1975-1976, pense qu'il peut enfin donner aujourd'hui corps à son rêve. Phil Glass se félicite de ce que les musiciens du Philip Glass Ensemble (violon, flûte, saxophone et deux synthétiseurs) soient parfaitement rompus à son écriture minimaliste : "A l'époque, nous ne faisions que lutter contre les contraintes physiques et techniques", rappelle-t-il. Trente-cinq ans plus tard, Einstein on the Beach aurait donc gagné en modernité ?


Sur le Web : www.nonesuch.com/albums/einstein-on-the-beach.

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