Le député PS Julien Dray a convié samedi 28 avril au soir dans un bar parisien Ségolène Royal, Manuel Valls et Pierre Moscovici notamment, pour fêter son anniversaire mais sans les avertir de la présence de Dominique Strauss-Kahn, ce qui aurait provoqué le départ de certains d'entre eux.
Cette rencontre a été révélée samedi soir sur Twitter par le journaliste du Point, Saïd Mahrane, qui a posté sur son compte deux photos, l'une de DSK et l'autre de Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande. Ces photos ne les montrent pas ensemble.
Réactions à droite et à gauche
Cette invitation a sucité de nombreuses réactions à droite comme à gauche. Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy, a notamment demandé dimanche au candidat PS François Hollande s'il "cautionnait ou dénonçait" la présence, la veille, de membres de son équipe de campagne à une soirée à laquelle participait Dominique Strauss-Kahn.
Martine Aubry a jugé quant à elle que les Français n'ont "rien à faire de savoir qui était à l'anniversaire de Julien Dray". "Ce qui est un boulet, c'est qu'on parle de cela", a déclaré Martine Aubry sur France 3 alors qu'on lui demandait si l'irruption de l'ex-patron du FMI à une semaine du second tour de la présidentielle était un "boulet". Le candidat PS à l'Elysée François Hollande a affirmé quant à lui dimanche sur Canal+ que Dominique Strauss-Kahn n'était "plus dans la vie politique française et n'avait "pas à y revenir de quelque manière que ce soit". Enfin son directeur de campagne, Pierre Moscovici, a assuré dimanche qu'il n'y avait "pas de retour de Dominique Strauss-Kahn dans la vie politique", affirmant qu'il avait juste "croisé" l'ex-patron du FMI samedi soir dans une soirée parisienne.
Repartis aussitôt
Julien Dray fêtait son anniversaire dans un bar de la rue Saint-Denis, mais n'avait pas prévenu les autres invités de la venue de l'ancien directeur général du Fond monétaire international, a-t-on indiqué au PS.
On a affirmé qu'en l'apprenant Ségolène Royal, Manuel Valls et Pierre Moscovici, directeur de la campagne de François Hollande, étaient repartis aussitôt et n'avaient "pas croisé" Dominique Strauss-Kahn. "Dire que j'aurais rencontré Dominique Strauss-Kahn à cette occasion serait diffamatoire", a prévenu Ségolène Royal, interrogée par l'AFP.
Discussions
Interrogé sur BFM-TV sur sa présence samedi soir à l'anniversaire du député PS Julien Dray en présence de l'ancien directeur général du FMI dans un bar parisien, Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande, a refusé de "commenter ça" estimant que "ça n'intéresse personne". Ségolène Royal, également sur la chaîne de télévision en continue, a déclaré que Dominique Strauss-Kahn était "totalement indésirable dans la campagne" et qu'il était "hors de question" pour elle de le rencontrer, "ne serait-ce qu'au nom du droit des femmes".
"Je suis allée dans ce bar avec ma fille fêter l'anniversaire de Julien Dray, nos enfants sont amis, mais je ne savais pas que Dominique Strauss-Kahn était également invité. En l'apprenant, nous sommes tout de suite reparties et nous ne l'avons pas croisé", avait déclaré Ségolène Royal plus tôt, en soulignant que Manuel Valls en avait fait autant. Elle a jugé "inadmissible" que Julien Dray ne lui ait rien dit avant.
Plusieurs autres sources, dont une de l'entourage de Dominique Strauss-Kahn, ont affirmé à l'AFP que Manuel Valls et Pierre Moscovici n'avaient pas quitté le bar en apprenant la venue de l'ex directeur général du FMI, mais avaient longuement parlé avec lui et son épouse Anne Sinclair (directrice éditoriale du Huffington Post, NDLR).
En revanche, ces sources ont confirmé le départ de Ségolène Royal et le fait qu'elle ne l'ait pas croisé.
Interview
Cette invitation est intervenue à la veille du dernier grand meeting parisien du candidat socialiste à la présidentielle, une semaine avant le scrutin. En outre, elle est survenue après la diffusion par le journal britannique Guardian d'une interview de DSK au journaliste américain Edward Epstein dans laquelle l'ex patron du FMI accuse ses opposants politiques de lui avoir barré la route de la présidentielle avec l'affaire du Sofitel de New York.
Dimanche, Dominique Strauss-Kahn a fait savoir à l'AFP qu'il n'avait jamais "donné d'interview au Guardian" et qu'il s'agissait "d'un montage à partir d'un livre". Les propos de DSK ont déclenché une passe d'armes entre les équipes de François Hollande et de Nicolas Sarkozy.
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