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La mort d'Herbert Breslin, l'homme qui fit Pavarotti

Cet homme d'affaires américain fut le manager du ténor Luciano Pavarotti pendant 36 ans. Jusqu'à leur violente rupture.

Par Marie-Aude Roux

Publié le 21 mai 2012 à 21h58, modifié le 21 mai 2012 à 21h58

Temps de Lecture 2 min.

Luciano Pavarotti avec son manager Herbert Breslin

Luciano Pavarotti (1935-2007) disait de lui qu'il avait été " sa femme à l'opéra " : le publicitaire et grand manager, Herbert Breslin, est mort à Nice le 16 mai, alors qu'il effectuait un voyage en France, après une crise cardiaque survenue dans son hôtel. Il avait 87 ans.

L'homme d'affaires passionné d'opéra et le grand ténor s'étaient rencontrés en 1965. Deux ans plus tard, Herbert Breslin devenait l'agent de Pavarotti - et son Pygmalion. Les deux hommes ne se quitteront plus durant les 36 ans qui firent de Pavarotti une superstar planétaire grâce à la télévision et à diverses opérations de marketing qui vont de l'organisation de concerts dans des stades de foot, sur le modèle des grands concerts de rock, à la première publicité d'un artiste lyrique pour American Express, en passant par les retransmissions télévisuelles en direct (" Live from the Met ") et la parade de Thanksgiving à cheval dans les rues de New-York... Celui qui clamait que " vendre un artiste, c'est pratiquement pareil que vendre une savonnette " ne reculait devant rien mais peu d'artistes (comme Rene Fleming) refuseront de travailler avec lui.

EXTRAVAGANCES GASTRONOMIQUES

En 2002 cependant, la rupture entre Breslin et Pavarotti est consommée. Deux ans plus tard, l'ancien manager fera paraître un livre règlement de comptes, The King And I (Le Roi et moi), publié en français aux éditions Citadelle en 2005. Coécrit avec la journaliste Anne Midgette, alors en poste au New York Times, l'ouvrage épingle les travers de la star, ses teintures capillaires à la " suie de bouchon ", ses aventures extraconjugales, et ses extravagances gastronomiques, dont témoigne sa forte corpulence. Il y raconte aussi les dessous des Trois Ténors (Luciano Pavarotti, Placido Domingo, Jose Carreras), l'opération commerciale la plus rémunératrice jamais conçue en musique classique (par le producteur Tibor Rudas en 1990), qui sera à l'origine de la brouille entre les deux hommes après que Breslin aura perdu progressivement son pouvoir d'influence - tout en exigeant son pourcentage.

Né à New York le 1er octobre 1924, Herbert Breslin a grandi dans le Bronx. Diplômé en administration des affaires, il occupa divers emplois (dont celui d'enseignant) avant d'entrer au service communication de la Chrysler Corporation à Detroit puis de la Bulova Watch Co à New York.

L'enfant de huit ans avait reçu son baptême lyrique quand son père l'avait emmené écouter Carmen, de Bizet. Mais à c'est l'Opéra de Santé Fe, nouvellement créé, qu'il fit ses premières armes de manager : " Ce sera la première et la dernière fois de ma vie que je proposais de travailler pour rien. " dira-t-il. Le retour sur investissement est pourtant énorme. Hubert Breslin crée la Herbert Breslin Public Relations près de Carnegie Hall. Ses premières recrues ? Elisabeth Schwartzkopf, Joan Sutherland, Marilyn Horne. Il y aura aussi la pianiste Alicia de Larrocha, dont il lance la carrière aux Etats-Unis. Mais c'est grâce au légendaire "ténorissimo" qu'Herbert Breslin entre dans l'histoire musicale du XXe siècle.

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