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Ukraine : la Russie sort les griffes, les Etats-Unis le chéquier

Washington a promis une aide à hauteur de 1 milliard de dollars à l'Ukraine. Moscou a haussé d'un ton en plaçant ses troupes « en état d'alerte » près de la frontière.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

Publié le 26 février 2014 à 14h13, modifié le 27 février 2014 à 08h00

Temps de Lecture 3 min.

Des heurts ont éclaté à Simferopol, en Crimée, mercredi 26 février, entre des manifestants pro-Russie et des soutiens aux nouvelles autorités à Kiev.

Alors qu'à Kiev la nomination du nouveau gouvernement doit être validée, jeudi, par le Parlement, les tensions se sont accentuées dans l'est du pays, mercredi 26 février, quelques jours après la chute et la fuite de Viktor Ianoukovitch.

De l'autre côté de la frontière, le président russe, Vladimir Poutine, a renforcé la pression sur l'Ukraine en ordonnant la tenue de manœuvres militaires. Une action menaçante à laquelle les Etats-Unis ont répondu en rappelant le pays à l'ordre et en promettant une aide financière aux Ukrainiens. A Simferopol, en Crimée, seule région ukrainienne où les Russes de souche sont majoritaires, des heurts ont éclaté lors de manifestations de partisans du nouveau régime et d'opposants.

Lire nos explications : Six questions sur l'après-Ianoukovitch en Ukraine

  • L'armée russe « en état d'alerte », la flotte renforcée en Crimée
Vladimir Poutine le 26 février 2014.
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Après avoir violemment critiqué les nouvelles autorités au pouvoir en Ukraine, la Russie est allée plus loin dans sa rupture avec son voisin et partenaire historique, mercredi, en se plaçant sur le terrain militaire. Vladimir Poutine a ordonné, mercredi, une inspection surprise des troupes des districts militaires de l'Ouest, non loin de la frontière.

« Les forces du district militaire ouest ont été placées en état d'alerte », a déclaré, Sergueï Choïgou, ministre de la défense, sans mentionner la situation en Ukraine, à l'agence de presse Interfax. Il s'agit de « vérifier la capacité des troupes à agir dans des situations de crise menaçant la sécurité militaire du pays ».

Moscou prend aussi des mesures pour assurer la sécurité des installations et des armements de sa flotte de la mer Noire basée en Crimée, a annoncé Sergueï Choïgou. « Nous étudions attentivement ce qui se passe en Crimée et autour de la flotte de la mer Noire », a souligné le ministre, cité par les agences de presse russes.

Russes et Occidentaux ont en effet tous mis en garde sur des risques de partition du pays entre l'Est russophone et l'Ouest plutôt nationaliste et pro-Europe. Le président ukranien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a reconnu des « signes dangereux de séparatisme », notamment en Crimée.

  • Kerry promet 1 milliard de dollars
John Kerry s'est fait l'écho de la stupéfaction générale sur les chaînes de télévision américaines alors que les Russes accentuent la pression sur la Crimée.

Face à ces nouvelles tensions, le secrétaire d'Etat américain a interpellé la Russie, prévenant que toute intervention serait une « grave erreur » et l'exhortant à respecter l'intégrité territoriale ukrainienne. Il a déclaré sur la chaîne MSNBC :

« Nous disons clairement que tous les pays doivent respecter l'intégrité territoriale, la souveraineté de l'Ukraine. La Russie a dit qu'elle le ferait et nous pensons qu'il est important que la Russie tienne promesse. Nous ne devons pas nous engager dans une confrontation comme au temps de la guerre froide.  Nous ne croyons pas que ce soit une affaire entre l'Est et l'Ouest, entre la Russie et les Etats-Unis. Ce n'est pas Rocky IV Nous ne croyons pas que ce soit une affaire entre l'Est et l'Ouest, entre la Russie et les Etats-Unis. Ce n'est pas ».

Le chef de la diplomatie américaine a par ailleurs annoncé que les Etats-Unis préparaient une aide pour appuyer le pays, qui traverse de graves difficultés financières, qui prendrait la forme d'une « garantie sur un prêt de 1 milliard de dollars ». Il a ajouté que « les Européens réfléchissaient à 1,5 milliard de dollars » de garantie sur un prêt.

Les chefs des diplomaties hongroise, tchèque et slovaque doivent se rendre jeudi à Kiev, a annoncé un porte-parole du ministère des affaires étrangères hongrois.

Les vingt-huit pays de l'OTAN, réunis à Bruxelles, ont, eux, apporté leur soutien diplomatique aux autorités ukrainiennes, assurant qu'ils « continueront à soutenir la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine, son intégrité territoriale, son développement démocratique et le principe de l'inviolabilité de ses frontières ».

  • Echauffourées en Crimée
Des heurts ont éclaté à Simferopol, en Crimée, mercredi 26 février, entre des manifestants pro-Russie et des soutiens aux nouvelles autorités à Kiev.

A Simferopol, devant le Parlement régional de Crimée, partisans et adversaires des nouvelles autorités ukrainiennes ont manifesté mercredi. Plus de 5 000 personnes, majoritairement issues de l'ethnie tatare, se sont rassemblées pour exprimer leur soutien aux manifestants anti-Ianoukovitch, face à quelques centaines de manifestants favorables à un rapprochement avec la Russie. « La Crimée est russe », ont scandé des manifestants dans un camp, en réponse au rassemblement concurrent où l'on pouvait entendre : « Ukraine ! Ukraine ! »

De brefs affrontements ont éclaté dans l'après-midi, alors que le chef du Parlement local excluait tout débat sur une éventuelle sécession. Les pro-Russie réclament en effet la tenue d'un référendum sur le statut de la Crimée, où les tensions séparatistes se sont accrues depuis la destitution de Viktor Ianoukovitch.

En marge de ces manifestations, le corps d'un homme a été retrouvé. Selon les premières informations diffusées par le ministère de la santé de Crimée, il ne portait pas de signe de violence et serait mort « d'une crise cardiaque ».

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

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