Google : «taxer la publicité en ligne, c'est faire de la France un enfer fiscal numérique»

Olivier Esper, responsable des relations institutionnelles de Google France, réagit à la proposition de la SACD de taxer la publicité en ligne pour financer la création.
par Astrid GIRARDEAU
publié le 29 septembre 2009 à 20h43
(mis à jour le 19 novembre 2010 à 17h57)

Taxer la publicité en ligne pour financer la création. L'idée a été formulée aujourd'hui par le SACD dans sa liste de dix propositions «pour construire la nouvelle économie de la création à l'ère numérique» réalisée dans le cadre de la mission Zelnik. Mission pour laquelle Google va également être auditionné et donc pouvoir commenter directement cette idée devant Patrick Zelnik, Guillaume Cerutti et Jacques Toubon.

En attendant, Olivier Esper, responsable des relations institutionnelles de Google France, nous a livré sa réaction.

Que pensez-vous de cette proposition ?

_ Cela participerait à faire de la France un enfer fiscal numérique. Cela pénaliserait le développement numérique en France. Avec un impact sur le développement d'entreprises telles que Google, mais aussi sur le développement de l'éco-système numérique français. Car sur Internet, il y a une interaction entre tous les acteurs.

De plus, la proposition est paradoxale car cela reviendrait à pénaliser les contenus français en ligne alors qu'on devrait au contraire les promouvoir. On devrait également promouvoir les contenus innovants et indépendants, et c'est justement ceux qui vont avoir l'audace de tester les nouveaux outils qui vont se faire taxer. Un exemple concret ? La Chanson du dimanche qui s'est développé grâce à Dailymotion et YouTube.

Et sur l'idée de taxer les annonceurs ?

_ Il y a une particularité propre à Internet, la «Longue traîne» , qui fait que ce sont surtout les petits annonceurs qui vont être taxés. Les petites PME qui ont justement trouvé sur Internet de quoi développer leur modèle économique.

Vous aviez senti le vent tourner ?

_ En fait, la proposition était déjà parue au moment du projet de loi sur l'audiovisuel. Des amendements avaient été déposés pour taxer les recettes publicitaires des sites Internet . L'Asic (Association des Services Internet Communautaires) avait alors fortement réagi. On peut se demander où ça va s'arrêter après les FAI et les moteurs de recherche. Quand il y avait eu cette idée pour financer le service public, je me souviens d'un article dans l' International Herald Tribune disant : «la France va taxer les nouvelles technologies pour financer les anciennes» ...

Quel va être le rapport de force lors de votre audition devant la mission Zelnik ?

_ C'est difficile à dire. On espère que la mission aborde les sujets avec ouverture d'esprit, sans préjugés.

Sur le même sujet :

- La pub en ligne doit-elle soutenir la création ?

- Pas de nouvelle taxe sur les sites de vidéos

- La commission du Sénat contre la taxation de la vidéo en ligne

- Les sites audiovisuels bientôt taxés ?

Lire les réactions à cet article.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus