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Le Canada quitte le protocole de Kyoto

Arrivé au pouvoir en 2006, le gouvernement conservateur de Stephen Harper avait ouvertement rejeté ses obligations et dénoncé "l'erreur" du gouvernement libéral qui l'avait signé.

Le Monde avec AFP

Publié le 13 décembre 2011 à 08h18, modifié le 13 décembre 2011 à 09h06

Temps de Lecture 2 min.

Le ministre canadien de l'environnement Peter Kent a justifié son retrait du protocole de Kyoto notamment par le fait que le Canada risquait d'encourir des pénalités de quatorze milliards de dollars s'il en restait signataire.

Le Canada est devenu, lundi 12 décembre, le premier Etat à se retirer du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), affirmant que cet accord "ne fonctionnait pas" et que la "plateforme de Durban" représentait le chemin de l'avenir. De retour de la conférence sur le changement climatique en Afrique du Sud, le ministre de l'environnement canadien, Peter Kent, a justifié cette décision notamment par le fait que le Canada courait le risque de devoir verser des pénalités, de quatorze milliards de dollars, s'il restait signataire du protocole.

Le protocole de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005, était le seul outil juridique contraignant limitant les émissions de gaz à effet de serre, à l'origine du réchauffement de la planète. Aux termes de cet accord, le Canada s'engageait à réduire en 2012 ses émissions de GES de 6 % par rapport au niveau de 1990, mais ces émissions ont au contraire fortement augmenté. Arrivé au pouvoir en 2006, le gouvernement conservateur de Stephen Harper avait ouvertement rejeté ses obligations et dénoncé "l'erreur" du gouvernement libéral qui l'avait signé. Il s'était en revanche engagé à diminuer les émissions de 17 % à l'horizon de 2020 par rapport à 2005, ce qui représentait un effort nettement moindre, et insuffisant selon les écologistes.

DURBAN, "UN CHEMIN PERMETTANT D'AVANCER", KYOTO, "PLUTÔT UN OBSTACLE"

Evoquant sa présence à la conférence sur le climat de Durban, M. Kent a affirmé que la plateforme préparée par celle-ci "représentait un chemin permettant d'avancer", alors qu'aux yeux du Canada le protocole de Kyoto n'en était pas un. Kyoto "ne couvre pas les deux plus grands pays émetteurs, les Etats-Unis et la Chine, et donc ne peut pas fonctionner", a-t-il poursuivi devant la presse à Ottawa.

Le protocole "n'est pas une voie vers une solution globale au changement climatique, c'est plutôt un obstacle", a affirmé le ministre canadien. "Nous croyons qu'un nouvel accord avec des contraintes juridiques pour tous les grands émetteurs qui nous permet, en tant que pays, de créer des emplois et d'avoir une croissance économique est la voie permettant d'avancer", a encore dit M. Kent, affirmant que cette position du Canada recevait un soutien croissant de l'Union européenne, des Etats-Unis, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Japon et de la Russie, ainsi que de pays moins développés et du groupe de quarante-trois petits pays insulaires. La Chine, quant à elle, a réagi en évoquant une décision "regrettable" de la part du Canada.

Le ministre est longuement revenu sur le coût insupportable qu'aurait représenté, selon lui, le respect de Kyoto par son pays. Pour atteindre ses objectifs, a-t-il affirmé en substance, le Canada aurait dû soit bannir tous les véhicules à moteur de ses routes, soit "fermer" tout son secteur agricole et "couper le chauffage dans tous les habitations, bureaux, hôpitaux et usines" du pays. Le Canada risquait, selon lui "la perte de milliers d'emplois ou le transfert de quatorze milliards de dollars des contribuables canadiens à d'autres pays, soit 1 600 dollars par famille, sans le moindre impact sur les émissions ou l'environnement". Son estimation du coût élevé de Kyoto pour le pays a été immédiatement critiquée par une parlementaire d'opposition, Megan Leslie (Nouveau parti démocratique, gauche), pour qui elle est "inventée".

Le Monde avec AFP

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