Anghiari : une fresque peut en cacher une autre

Des travaux accréditent la présence de "La bataille d'Anghiari", l'oeuvre de Vinci, derrière un mur du Palazzo Vecchio de Florence.

De notre correspondant à Rome,

Dessin réalisé par Rubens à partir d'une copie de
Dessin réalisé par Rubens à partir d'une copie de "La bataille d'Anghiari" de Léonard de Vinci. © Abaca

Temps de lecture : 2 min

"Cherche trouve" : la formule qui orne l'étendard de la tour de Saint-Vincent, la fresque de Vasari qui orne la Salle des 500 du Palazzo Vecchio de Florence, n'a jamais paru aussi prémonitoire. Car en cherchant, l'équipe du professeur Seracini a trouvé des indices qui semblent confirmer la présence de La bataille d'Anghiari, le mythique chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci disparu depuis cinq siècles, derrière la fresque de Vasari.

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Les travaux de Maurizio Seracini avaient pourtant dû s'interrompre en décembre dernier à la suite d'une pétition d'une centaine d'historiens d'art et de spécialistes de la Renaissance qui mettaient en doute l'existence de l'oeuvre de Léonard de Vinci dans la Salle des 500. De plus, selon ces experts, la recherche risquait de mettre en péril la fresque de Vasari. Le jeu ne valait donc pas la chandelle.

Saisie du problème, la magistrature avait émis une sentence salomonique. Alors que Seracini avait demandé d'introduire quatorze sondes endoscopiques dans autant de fissures de la fresque de Vasari pour en explorer l'envers, les autorités ont limité leur nombre à six. En outre, les points d'entrée des sondes étaient à la périphérie de la zone où le chercheur situe La bataille d'Anghiari.

Espérances dépassées

Malgré cela, les résultats révélés lundi à Florence ont dépassé les espérances. En effet, l'équipe de Seracini a démontré la présence derrière la tour de Saint-Vincent d'un pigment noir, à base de manganèse, semblable à celui employé par Léonard de Vinci dans la Joconde et dans son portrait de saint Jean-Baptiste. Second indice : la présence d'une laque rouge et d'une couche de peinture beige à base de blanc d'oeuf passée à l'aide d'un pinceau sur le mur caché par la fresque de Vasari. Indéniablement la preuve qu'un peintre, et non un simple maçon, a travaillé sur ce mur. Enfin, les relevés endoscopiques ont confirmé la présence d'un vide derrière la fresque de Vasari compatible avec les dimensions de La bataille d'Anghiari et sa localisation par Maurizio Seraceni.

Ces découvertes ont relancé la recherche de La bataille d'Anghiari, surnommée L'école du monde par les contemporains de Léonard de Vinci et copiée avec vénération par Raphaël et Rubens. Matteo Renzi, maire de Florence, et "l'Opificio delle Pietre Dure", l'institut de restauration d'oeuvres d'art le plus fameux au monde, sont désormais convaincus de sa présence dans la Salle des 500. La plus grande oeuvre de la Renaissance nous attend peut-être, prisonnière de l'obscurité d'une paroi de briques qui la mura au milieu du XVIe siècle.

Commentaire (1)

  • Boris

    "De Léonard ou pas de Léonard..." telle est la question ! De Vinci avait de nombreux disciples et de nombreux tâcherons qui l'aidaient dans ses œuvres. De plus, certaines réalisations présumées comme étant de Léonard de Vinci étaient en réalité "d'inspiration..." ou "à la manière de...".